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kulturclub
4 novembre 2006

Noyau d'olive

Erri De Luca est né à Naples et vit aujourd’hui à la campagne près de Rome. Il y fait pousser de la vigne. C’est un écrivain « autodidacte » qui dans ses jeunes années a été ouvrier et a fréquenté les milieux italiens d’extrême gauche, sans sombrer dans l’action terroriste. Avec Erri De Luca on a vraiment le sentiment que les mots sont un matériau, un matériau brut que l’écrivain travaille et assemble pour en produire des phrases, des chapitres, un livre. Dans la préface de Première heure, il explique « Tout au long de mes années de vie d’ouvrier, j’ai feuilleté les Saintes Ecritures et leur hébreu ancien une heure avant de partir au travail. ». C’est une discipline, une ascèse qui force le respect. Dans le recueil Première heure comme dans Noyau d’olive (Prima ora et Nocciolo d’oliva publiés en 1997 et 2002) Erri De Luca livre ses réflexions et ses commentaires sur des passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ce sont des commentaires sobres, près, très près du texte et des mots hébreux qui le constituent. « Je suis devenu un maçon qui lit les Saintes Ecritures. Les Saintes Ecritures sont pleines de maçons. Presque aucun livre de l’Ancien Testament n’est dépourvu du verbe banà, ‘construire’. J’ai étudié l’hébreu ancien afin de pouvoir lire ces pages dans leur langue maternelle […] et parvenir à comprendre cette écriture. Comprendre quoi ? Rien de plus que la lettre toute nue. ». Avec peu de mots, Erri De Luca redonne à palper ces textes sacrés, il leur confère une dimension physique. Lorsqu’il évoque l’histoire de Joseph et Marie, on se souvient, même s’il ne le mentionne pas, que Joseph était un charpentier. On a soudain l’impression de pouvoir sentir l’odeur des copeaux de bois de son atelier.

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