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kulturclub
31 mai 2008

La fin des temps

La fin des temps. J’ai lu La fin des temps d’Haruki Murakami. A vrai dire, c’est un récit qui n’en finit pas. L’informaticien réussira-t-il à sortir des sous-sols oppressants peuplés de ténébrides ? L’homme sans ombre et sans passé réussira-t-il à s’échapper du village enneigé entouré de hautes murailles ? Il y a en effet deux récits enchevêtrés (le Pays des merveilles sans merci et la Fin du monde) dont on suit alternativement la narration, en se demandant si l’un est la suite de l’autre où si les deux actions se déroulent simultanément. De nombreuses références littéraires, on le sent confusément, viennent peupler les deux univers étranges où évoluent le personnage principal. Et des éléments communs aux deux histoires créent un phénomène de résonnance, comme un lointain écho, à moins que ce soit plutôt l’image d’une passerelle qui vienne à l’esprit du lecteur.

Dans le village enneigé de la Fin du monde, la bibliothécaire aide l’homme sans ombre et sans souvenirs à lire les vieux rêves à travers la lumière qui irradie des crânes de licornes. Elle lui prépare dans le silence de la grande salle du « thé bouillant, un breuvage vert et amer au goût d’herbes médicinales » (p. 80) ou du café qu’elle fait chauffer dans un « pot d’émail noir aux couleurs écaillées par endroits posé sur un vieux poêle à mazout en fer ». L’homme sans ombre à l’impression de (re)connaître la bibliothécaire « On ne s’est pas déjà rencontrés quelque part ? ». Il l’a rencontrée dans une ville antérieure, dans le Tokyo postmoderne du Pays des merveilles sans merci dont il a perdu le souvenir.

Editions du Seuil, collection Points, pages 80, 55 et 56

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